4 juillet 2024

SPÉCIFICITÉS CATÉGORIELLES

Cheffe d’établissement, Roi et Reine en leur royaume ?

Chef·fe d'établissement, Roi et Reine en leur royaume ?

Pour nous, non-titulaires, les cheffes d’établissement sont une autorité à laquelle il n’est pas toujours facile de dire « NON » à cause de leur poids dans l’évaluation de fin d’année qui, si elle est défavorable, peut mettre fin à une carrière sans aucune chance de recours (ou presque, voir notre compte rendu du groupe de travail du 20 juin 2024).

Ce poids risque d’être renforcé par la nouvelle politique du rectorat en matière d’affectation.
Depuis plusieurs semaines, nous avons eu des remontées de terrain d’une dizaine de collègues nous indiquant que certains besoins étaient pourvus avant même le commencement des affectations par la DIPE 5. Des collègues s’étonnent que des TZR ne soient pas nommées, que des non-titulaires en CDI n’aient pas été nommées. Nous avons eu confirmation que le rectorat a décidé, cette année, que l’affectation des TZR et des Non-Titulaires se déroulerait simultanément. Il apparaît également que l’argument de la « continuité pédagogique » serait pris en compte par les services rectoraux, percutant ainsi le barème – point contre lequel le SNES ne cesse de batailler depuis des années.
Pour le dire de manière claire et brève : un chef d’établissement peut demander, au mépris de tout barème et en-dehors de toutes les règles établies depuis des années entre le rectorat et les organisations syndicales, le maintien dans son établissement d’un personnel qui lui plaît. Demande qui a toutes les chances d’être acceptée. Nous voyons là combien cette pratique est la porte ouverte à l’arbitraire et l’opacité et combien elle remet en cause, en profondeur, le mouvement.

Si tel devait effectivement être le cas, nous entrerions dans un fonctionnement où les désirs de chaque principale et proviseure serait un ordre, où chaque décision ne pourrait être contestée sous peine de perdre « son » poste, où des collègues en CDD seraient nommées à la place de collègues en CDI, où des collègues TZR ne seraient plus prioritaires sur les non-titulaires !

Alors, que faire ?
Tout d’abord, le SNES-FSU, grâce au nombre toujours plus important de ses adhérentes est en capacité, dans certains départements et certaines disciplines, de vérifier le mouvement, et donc de mettre en évidence ces incongruités.
Il est donc plus que jamais urgent d’être syndiquée !!

Deuxième volet de l’action : assez rapidement, chacune peut nous envoyer sa liste de vœux avec le détails de sa situation pour que nous puissions « vérifier », le moment venu, le mouvement.

Troisième volet : soulever auprès du rectorat (DIPE 5), une fois les affectations officiellement réalisées par le service compétent (et lui seul !), les soucis que nous aurons repérés.

Quatrième volet : en cas d’absence de réponse de la part du rectorat ou de réponse négative, le SNES-FSU portera, aux côtés de toutes les collègues qui le souhaiteront, des recours auprès de la rectrice.
Nous interviendrons auprès du rectorat, lors de chaque instance où il sera possible de le faire.

Cinquième volet : nous le savons, le temps du rectorat est parfois long. Nous communiquerons cette situation auprès de nos multiples contacts médiatiques locaux, académiques voire nationaux.

Nous ne pouvons, même si actuellement il ne s’agit que d’une dizaine de cas, accepter cet arbitraire ! Il est de la responsabilité de chacune de faire le nécessaire pour permettre à toutes les collègues d’avoir un traitement équitable reposant sur des règles communes à toutes et tous et qui ne soit pas le fruit d’un clientélisme inacceptable.